5 conseils pour aider ta fille adolescente à « apprendre à apprendre » et à arrêter de procrastiner

Est-ce que tu as l’impression que ta  fille ne semble pas savoir comment étudier? Tu lui as bien sûr expliqué qu’il fallait relire régulièrement son cours, étudier souvent, bien écouter en classe. Tu lui as peut-être conseillé de surligner en couleur ses leçons et même d’en faire des résumés.

Malgré tes conseils, tu ne vois pas de changements ni dans son implication personnelle ni dans ses résultats qui sont à la baisse. Pire, tu constates qu’elle commence à faire semblant d’étudier malgré ses dires ou qu’elle repousse le moment de s’y mettre (la fameuse procrastination!). Ou peut-être étudie-t’elle (vous passez des heures à réviser ensemble) et malgré cela, ses résultats ne sont pas au rendez-vous.

Alors que peux-tu encore faire en tant que maman? Difficile de trouver le bon équilibre entre l’obliger à étudier et la laisser plonger dans l’échec scolaire! Il s’agit ici de trouver la bonne posture de parent qui soit à la fois présent et garant de la sécurité et du bien-être présent et futur de notre enfant ET qui accepte que certaines choses ne dépendent pas de lui (difficile d’obliger une ado à étudier! Et si elle le fait, qui te dit qu’elle enregistre vraiment ce qu’elle marmonne?).

Voici 5 conseils issus de ma pratique enseignante ainsi que des accompagnements que j’ai faits ces dernières années avec des jeunes comme ta fille. Ils te permettront de lui donner quelques clés pour qu’elle reprenne confiance et qu’elle puisse étudier de façon efficace.

1. Lui expliquer le fonctionnement du cerveau

Etudier, ça s’apprend. Nous avons tous le même cerveau et il fonctionne de la même manière dans les grandes lignes. Par exemple, nous pensons tous par associations de mots et d’images. Et notre mémoire des images est plus efficace que celle des mots. Mais nous avons chacun une préférence pour aborder le monde. Certains seront plus attirés par les couleurs, d’autres par les sons tandis que pour d’autres ce sont les sensation physiques qu’ils chercheront. Ces préférences sont des pistes pour nos enfants. Même si, au final, l’information sera intégrée dans les mêmes circuits neuronaux, la façon dont cela se fera doit être adaptée à leurs préférences.

Concrètement? Si ta fille est du genre sportive, autorise-la à bouger. Et invite-la à mettre des dessins dans ses leçons pour mieux les comprendre (le sketch noting est une méthode sympa pour ça!).

Il faut savoir aussi que la manière dont nous organisons l’information facilitera ou pas son intégration. Des méthodes comme le Mind mapping sont excellentes pour organiser l’info et créer des associations d’idées!

 

2. Rechercher les notions non comprises

Si elle a accumulé des lacunes dans telle ou telle discipline, cela a pu passer inaperçu! Car avec un peu d’astuce et de la chance, elle a pu réussir tant bien que mal. Mais au collège et au lycée, l’astuce et la chance ne suffisent plus (et encore moins dans les études supérieures). Il y a trop de choses qu’elle ne comprend pas. Elle a l’impression d’être au pied d’une montagne impossible à grimper. Imagine, si tu devais gravir ce pic et qu’il te manquait un piolet, des chaussures de randonnée, de l’eau et des vivres? Quand ta fille s’assied devant son cours, elle se sent peut-être de la même façon démunie.

Et si une petite voix pernicieuse dans sa tête lui dit qu’elle est nulle, qu’elle n’y arrivera jamais et que tout ça n’a de toutes façons aucun sens alors elle est complètement découragée.

Que peux-tu faire? Tu peux lui demander de t’expliquer dans ses propres mots chaque notion et aller de plus en plus loin dans le temps (même les années précédentes) pour arriver à la première notion (ou aux notions) non comprise(s). Tu peux aussi déléguer cela à un professeur particulier chargé d’aider ta fille à faire ce travail d’enquête. Primordial pour commencer la montée en sécurité et bien équipée!

3. Veiller à son bien-être

Comme je l’évoquais dans le paragraphe précédent, il se peut que ta fille entende cette petite voix pernicieuse que nous connaissons tous et toutes malheureusement à certains moments de notre vie. C’est la voix de la peur, du découragement et du sentiment d’incompétence. Elle se taira sans doute quand ta fille aura mieux compris la matière et la manière dont il lui faut l’étudier pour réussir.

Mais tu peux déjà l’aider à faire taire cette petite voix en lui démontrant par A+B qu’elle a déjà réussi à surmonter ce genre d’épreuves, en lui rappelant la manière dont elle procédait pour y arriver et en lui disant qu’elle n’est pas obligée d’écouter cette partie d’elle-même. Car on peut toujours choisir d’écouter la voix du coeur et de la sagesse plutôt que celle de la peur.

La fatigue physique peut encourager cette voix à se faire entendre. On a toutes connu ces moments de déprime où on s’apercevait qu’en fait on était extrêmement fatiguées physiquement. Le sommeil est donc quelque chose sur lequel tu peux avoir un droit de regard et sur lequel (essayer de) poser un cadre….Le sport peut aider le sommeil à se réguler en encourageant ta fille à se coucher plus tôt (fatigue oblige!) et en créant un bain d’hormones positives propices à l’endormissement. Enfin, le moment du cycle menstruel dans lequel ta fille se trouve aura souvent un effet sur sa confiance en elle.

Et pour un vrai sentiment d’ancrage « ici et maintenant » qui permet de se sentir à sa juste place et au juste moment, le yoga, la méditation et l’auto-hypnose sont de merveilleuses pratiques qui gagnent à être apprises au plus jeune âge. Montre-lui l’exemple en prenant soin de toi aussi de cette manière. Peut-être aura-t’elle envie de t’imiter ou de t’accompagner dans ta pratique personnelle!

4. L’aider à planifier

Planifier est essentiel pour apprendre. Pour apprendre efficacement, il est important de planifier non seulement son temps, mais aussi les notions à apprendre et son énergie.

Pour planifier son temps, ta fille aura peut-être besoin d’aide. Certaines personnes, de par leur tempérament, peuvent se perdre dans des détails et chercher la perfection. D’autres, plus rêveuses, peuvent perdre la notion du temps qui passe et réaliser que 1 heure a passé là où elles pensaient avoir rêvassé 5 minutes. Et pour nous tous/toutes, le téléphone portable qui fait office de calendrier/réveil/lieu de lien social/ plaine de jeux vidéos est un sacré perturbateur du temps. Est-ce que ça t’est déjà arrivé de perdre une heure sur les réseaux sociaux à divaguer de posts en posts et de profils en profils? Moi oui. Et je parie que toi aussi 😉 . Nos ados ont les mêmes difficultés que nous. Voire pire car ils n’ont pas encore la même capacité intellectuelle que nous d’auto-régulation. Il t’appartient donc de cadrer fermement l’utilisation du téléphone pendant le moment d’étude. Bonne chance 😉 (n’hésite pas à partager en commentaire comment tu t’y es pris).

Planifier la matière à apprendre, c’est être capable de distinguer les notions à apprendre « par coeur » (des formules par exemple) de celles qui nécessitent de faire des exercices. Pour toutes, il est essentiel de les mettre en relation puisque la recette n’a pas de sens si on ne connaît pas les ingrédients et qu’on ne sait pas les cuisiner. Tu peux aider ta fille à décider si elle souhaite commencer par associer les notions à apprendre sur un schéma par exemple, si elle veut s’appliquer à bien comprendre la méthode pour les mettre en oeuvre ou si elle veut passer à l’étape de mémorisation. Aide-la à imaginer les questions que son professeur lui posera à l’examen. C’est une façon de se projeter dans le futur ET d’organiser la matière. Assure-toi qu’elle ne brûle pas les étapes et qu’elle prenne du temps à comprendre (en dessinant, en expliquant etc) avant de passer à la mise en mémoire.

Enfin, aide-la à prendre conscience de son niveau d’énergie et à étudier en fonction. Pour nous les filles, les hormones du cycle menstruel influencent de manière plus ou moins forte cette énergie. C’est important de les prendre en compte quand ton ado planifie son apprentissage sur le mois (voir l’article sur la gestion du cycle ici).

 

4. Autoriser les pauses

Apprendre et faire les choses à temps sans procrastiner, c’est aussi laisser des moments de pause à notre cerveau. Pour intégrer les informations, nous avons besoin de pauses régulières qui respectent notre capacité de concentration ET nos besoins physiologiques. Ton ado ne déroge pas à la règle!

Quand elle étudie, conseille-lui de s’accorder des mini-pauses toutes les 20 à 30 minutes pour commencer. (plus d’infos scientifiques sur la concentration ici!). Même si elle souhaite continuer sur sa lancée, tu verras que ces pauses salutaires lui permettront d’être davantage efficace dans son travail. Le cerveau a besoin de ces pauses pour retrouver son niveau de concentration optimal. Boire un verre d’eau, danser sont autant de gestes physiques qui soutiennent l’effort intellectuel. Dessiner fait appel à sa créativité. Méditer, respirer en conscience sont autant de façons de prendre conscience du lien entre son corps et son esprit et de cet « ici et maintenant » qui nous aident à vivre ces instants de « flow« .

Il vaut mieux étudier régulièrement à « petites doses » que « avaler » d’un coup une notion. Le cerveau a besoin de faire un travail inconscient pendant le sommeil pour classifier ce qu’il a appris et le mettre en réseau. On lui facilite la tâche en classifiant consciemment et en fractionnant les informations.

Enfin, à une échelle plus grande, les pauses du week-end et des vacances sont aussi salutaires pour laisser le travail intellectuel « classique » de côté et apprendre d’autres choses tout aussi importantes comme le partage, l’amitié, la découverte d’autres cultures ou l’engagement dans des causes qui sont chères au coeur de ta fille!

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A bientôt!

 

Amandine

Je soutiens et rebooste toutes les Actrices de l’éducation qui veulent oser sortir des sentiers battus et assumer leur leadership féminin et pédagogique. La transition écologique est aussi féminine et éducative!

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