5 conseils pour être une prof écolo qui n’a pas peur des critiques

Pas facile d’oser assumer ses valeurs dans son milieu professionnel

Surtout quand elles ne sont pas partagées par la majorité.

Peut-être cela fait-il bien longtemps que tu te sens « écolo », que tu manges bio et que tu essaies d’acheter un maximum de produits équitables. A moins que tu ne viennes  seulement de prendre conscience de l’impact de tes actions quotidiennes sur l’environnement. Et sur l’urgence de limiter les dégâts pour notre planète. 

Dans tous les cas, bravo à toi de vouloir vivre ces valeurs et les transmettre dans ton métier d’actrice de l’éducation!

Tu as bien compris l’importance de l’exemple dans l’apprentissage et à quel point nos élèves nous prennent comme modèles de rôle (un impact dont il convient de se rappeler comme nous le dit si bien Boris Cyrulnik).

Une envie de partager

Que ce soit grâce au Zéro Déchet de Béa Johnson, par une lecture du  collapsologue Pablo Servigne ou grâce à un film comme Demain de Cyril Dion (je viens de te décrire mon propre parcours 😉 ), te voilà au point où tu as vraiment envie de partager ta prise de conscience.

Et quoi de mieux qu’un public d’enfants et d’adolescents avec qui partager cette urgence?

  • Ce sont les premiers concernés puisque nous leur léguons un monde en crise (environnementale, crise de l’énergie, de la confiance dans les politiques etc) qu’ils devront gérer dans 10-20 ans.
  • Ils ont une énergie incroyable (si, si même les ados qui ont besoin de s’engager dans une cause) quand il s’agit de changer les choses.
  • Et ils n’ont pas encore les contraintes mentales que nous avons, nous les adultes. « Ils ne savaient pas que c’était impossible, donc ils l’ont fait » comme nous l’a dit si joliment Mark Twain.

Quand j’ai assumé d’être une prof écolo, je me suis sentie plus authentique avec mes élèves et avec mes collègues. Et donc moins stressée: car le stress naît aussi lorsque nos valeurs ne sont pas vécue à travers nos actions.

J’ai eu des retours incroyables d’élèves me disant que je leur avais changé la vie (ça fait du bien à l’égo 🙂 ) et d’idées innovantes sur la manière de rendre leur environnement en lien avec les enjeux écologiques d’aujourd’hui.

Alors vas-y, amuse-toi! Voici 5 conseils issus de ma pratique d’enseignante ainsi que de mes lectures pour assumer ton envie de changer les choses.

1. Modifie ton environnement

Tu es libre de changer les feutres polluants pour tableaux blancs pour des crayons gras qui s’effacent aussi rapidement. Ils sont beaucoup moins polluants et davantage durables!

Et dans ta classe ou ton établissement, tu peux très bien instaurer un système de tri des déchets.

A l’extérieur, il y a aussi la possibilité de créer des plantations. Pas seulement pour l’observation mais pour apprendre aux enfants à jardiner.

Il y a plein d’autres possibilités: composteur, repas bios et/ou végétariens à la cantine, goûters « zéro-déchet », récupération d’eau etc!

Si tu apportes ta gourde en aluminium et que tu montres tes sacs en tissu, tes achats en vrac…tu montreras l’exemple aux enfants qui scrutent leurs profs, tu le sais bien. Et rien ne vaut l’exemple sachant que les enfants et les adolescents apprennent en imitant. Pour les adolescents, il y a en plus l’aspect « imitation du groupe « qui est souvent décrié (« ils s’habillent tous pareils!) mais qui est une part essentielle de leur développement d’après la spécialiste Christine Cannard. 

Tu peux en jouer et être sûre qu’il y aura un phénomène d’imitation en-dehors de ta classe voir à l’échelle mondiale si on pense aux manifestations pour le climat initiées par la jeune Greta Thunberg. Vois grand! Le groupe Facebook Profs en transition et le site du même nom sont une mine d’or d’idées!

2. Innove dans tes pratiques pédagogiques

Tu auras sûrement envie, dans un premier temps, de « pédagogiser » toutes ces idées en essayant de les lier à ta matière.

Si tu n’y parviens pas totalement, tu pourras avoir l’impression que ces projets empiètent sur ton temps ou que les autres (collègues, direction, parents) penseront que tu risques de ne pas « boucler le programme ». Et te critiqueront

C’est effectivement un risque et c’est souvent la première réaction, naturelle, au changement. L’être humain est ainsi fait qu’il passe par une phase de refus quand une transition lui est ainsi proposée: il a peur pour sa sécurité. 

Tu limiteras cette résistance SI tu t’entoures de partenaires avec lesquels vous partagez la même vision. Cela te demande de l’assumer et de la communiquer autour de toi (nous en reparlerons au point 4!)

Et si tu collaborais avec les autres enseignants -ou que tu impulsais cette collaboration si tu es directrice? Ce n’est pas facile de « voir » une matière avec un seul projet mais beaucoup plus réalisable d’apprendre des notions du programme issues de multiples disciplines. Ok, ce n’est pas chose aidée à mettre en place. Mais tu as plein d’autres possibilités, notamment celle de travailler avec les collègues de ta discipline sur les autres cycles.

L’interdisciplinarité te permettra de vivre ce qui te tient à coeur tout en respectant tes engagements de transmission envers l’éducation nationale, les élèves et leurs parents.

Avec des ingrédients totalement nouveaux, on ne peut pas toujours utiliser les mêmes recettes: je crois vraiment qu’il faut adapter ta pratique pédagogique aux nouveaux enjeux de notre société.

Il existe d’autres pratiques innovantes ou simplement moins connues: le numérique, l’explicitation des codes scolaires, la classe inversée ou simplement l’application des découvertes des neurosciences: à toi d’oser les embrasser pour qu’elles servent tes idéaux.

3. Trouve une posture d’éducatrice plus en lien avec tes valeurs

Si la protection de l’environnement est une question importante pour toi, autorise-toi à en faire le coeur de ton métier.

Et si tu souhaites que les jeunes dont tu as la responsabilité s’emparent de cette question, adapte ta posture de prof, au moins ponctuellement pour commencer!

Nous sommes habituées à la posture magistrale, qui fait descendre l’information du haut (toi) au bas (les élèves) mais elle ne permet pas aux élèves de se sentir auteurs de leurs apprentissages et donc d’adhérer au message que tu leur transmets.

Les techniques les plus efficaces pour qu’un groupe d’individus adhère à un projet ou une idée font en sorte que ce groupe soit impliqué totalement dans la création de ce projet. Cela assure sa pérennité: et c’est ça que tu souhaites, non?

Si tu as très envie de mettre un lombricomposteur dans ton établissement, et surtout qu’il soit utilisé par tous et à bon escient il te faudra peut-être accepter qu’un autre projet passe avant celui-ci: un projet qui a davantage de sens pour les élèves ou tes collègues.

En ce qui concerne les techniques, elles font partie de la boîte à outils des animateurs, coachs et facilitateurs (world café par exemple). Quant à ta posture, celle de l’enseignante-facilitatrice (celui qui rend plus aisé les discussions et l’émergence d’idées novatrices) mérite que tu t’y attardes et que tu t’en empares. Il est urgent que les êtres humains s’entraident et se manifestent la solidarité dont nous avons besoin en ce temps de crise. Cela peut commencer dans ta classe.

4. Assume ta différence

Peut-être es-tu la seule de ton établissement à avoir cette conscience écologique.

Peut-être te sens-tu jugée pour tes idées ou ridiculisée par tes choix de vie (si tu viens au boulot à vélo alors que tout le monde vient en voiture, par exemple).

Peut-être es-tu considérée comme la « baba-cool » de service et que tu n’oses pas aller encore plus loin dans tes convictions de peur d’effrayer des parents plus classiques.

Ce n’est pas confortable de ne pas faire comme les autres, surtout dans une grosse structure qui a ses propres codes. Mais la structure change, du moins en surface: les notions de bienveillance, de plaisir dans l’apprentissage, l’éducation à l’environnement font partie officiellement des programmes et discours officiels.

Ce qui était considéré comme un peu bizarre il y a 10 ans devient la norme: pleine conscience, yoga, cantines bio commencent à rentrer dans les moeurs. Mais il a fallu que les précurseurs de ces idées s’accrochent à leurs valeurs et parviennent à convaincre les autres qu’elles ne vont pas porter atteinte aux leurs, au contraire! Qui n’est pas préoccupé par la santé de ses enfants? Qui ne souhaite pas qu’ils soient épanouis dans leur vie? Comme nous le propose la permaculture et son principe de « la solution lente à petite échelle » (j’en parle dans mon cours en ligne gratuit auquel tu pourras t’inscrire en fin d’article), en partant des choses simples qui nous rapprochent tous tu auras davantage de chances de rassembler autour de toi un maximum de personnes aux idées par ailleurs différentes.

Et surtout, en agissant selon tes valeurs et en accord avec ta mission professionnelle, tu découvriras la sérénité d’être « alignée ». Quand tes comportements et tes valeurs sont alignés, c’est que tu avances sur ton propre chemin et non celui dicté par les autres. Et ça, c’est tellement agréable! 

5. Réfléchis à ta mission de vie

Tu connais ta mission professionnelle : transmettre à tous tes élèves ta discipline de la façon la plus complète, la plus juste et la plus efficace possible. Mais connais-tu ta mission de vie?

Tu as peut-être fait l’exercice de l’ikigai dans un précédent article, ce qui t’a donné des indications précieuses sur ce que tu aimes et ce que tu peux offrir au monde.

Le développement de ton intelligence émotionnelle t’aidera à y voir encore plus clair: développer ton empathie, ta conscience des émotions et des besoins de chacun, ta capacité à communiquer en conscience et avec respect, ta confiance dans la vie et dans l’envie de chacun de s’entraider seront autant de forces pour gagner en leadership et avancer avec sérénité sur ton chemin de vie. C’est typiquement quelque chose que je fais avec les femmes que j’accompagne en coaching.

A la différence de l’ikigai qui te propose de recevoir une rémunération pour ta « raison de te lever le matin avec énergie », la mission de vie n’est pas forcément liée à ton métier et peut se décliner dans toute une palette d’actions. Cette mission pourra se décliner tout au long de ta vie, non seulement professionnelle mais aussi personnelle. C’est la phrase que tu aimerais gravée comme épitaphe ou qu’on dise de toi quand tu auras quitté ce monde. Elle peut se décliner de différentes façons, que ce soit dans ton métier d’enseignante, de cheffe d’établissement, dans ton rôle de maman ou dans tout autre métier/rôle. 

Connaître ta mission de vie te permettra d’ajuster tes actions, comme le Nord sur une boussole t’indique la route à prendre sur ton propre chemin de vie. 

Bonne route!

Amandine

En savoir plus sur mon parcours ICI 

Coach intuitive, j’aide de façon holistique les femmes qui travaillent dans l’éducation à gagner en sérénité, confiance et audace.

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