Actrices de l’éducation: comment s’organiser selon les rythmes naturels des saisons et du cycle féminin (partie 1)

Et si être une Actrice de l’éducation, c’était aussi décider de s’organiser en fonction des rythmes de la nature et pas seulement du programme de l’éducation nationale ou d’un autre calendrier imposé ?

Et ainsi gagner en sérénité, confiance et énergie parce que tu auras choisi de suivre ton propre chemin.

C’est ce que permet le fait d’harmoniser ton rythme, celui de ta classe ou de ton établissement à celui de la nature (par nature, j’entends les cycles des saisons de zones tempérées ainsi que les cycles hormonaux propres aux femmes). C’est ce que j’ai fait alors que j’étais une prof plutôt « bordélique » et tout le temps en retard administrativement ainsi que sur le programme…!

Puisque nous, les femmes, sommes de nature cyclique, il est juste que nous réapprenions à calquer nos vies, notre organisation, sur les cycles de la nature. Toutes tes idées, tes envies, tes lectures, tes expérimentations n’ont pas à se faire en même temps. Et les moments où tu as envie de te reposer ont de la valeur et font partie de ce Temps que tu as à disposition.

Dans cet article, nous allons décortiquer les saisons et en quoi décider de suivre leur influence fluidifie nos vies et nous fait gagner en énergie.

Dans la 2ème partie de l’article, nous verrons comment les rythmes hormonaux féminins (notre cycle menstruel notamment) peuvent aussi nous guider dans notre vie quotidienne.

Et en fin de chaque partie, je te proposerai un exemple de planning à télécharger afin que tu puisses dès aujourd’hui planifier ton année en fonction des saisons et de ton cycle menstruel !

En introduction, un petit test !

Te reconnais-tu dans certaines des phrases suivantes ?
  • Tu commences l’année scolaire « tout feu tout flammes » et arrivée aux congés de la Toussaint, tu es déjà fatiguée, te demandant comment tu vas terminer l’année.
  • C’est difficile pour toi de travailler en hiver : te lever quand il fait encore noir, sortir dans le froid, animer ta classe, transmettre de façon aussi enthousiaste qu’en septembre.
  • En hiver, tu te sens un peu déprimée et tu as tendance à acheter beaucoup de choses douillettes, sucrées et brillantes (et tu t’en veux car tu es contre le consumérisme).
  • Tu rêves de pouvoir hiberner en hiver ou de faire un tout autre métier
  • Dès le mois d’avril, tu penses déjà à l’année scolaire qui se profile
  • Tu vis beaucoup de hauts et de bas d’énergie
  • A certains moments, tu es très extravertie et heureuse d’être en lien tandis qu’à d’autres tu n’aspires qu’à être seule sous une couette bien chaude !
  • Tu n’arrives pas à prendre du temps pour ta santé ni pour ton bien-être en général

Si tu te reconnais dans certaines de ces phrases, alors le fait d’harmoniser tes activités avec les rythmes de la nature sera une vraie clé de développement pour toi !

Je t’invite à imaginer que tu es en train de naviguer sur une belle rivière parfois houleuse, dont les courants changent en fonction du vent, de la température et d’autres influences encore.

Si tu veux aller loin et longtemps, tu devras t’adapter à ces changements. Suivre les rythmes naturels est une manière de le faire.

Les saisons : un rythme externe essentiel à notre survie

Il y a de cela peu de temps encore, les saisons rythmaient notre travail, notre nourriture et notre temps de repos. Nous nous reposions en hiver (en fêtant la lumière qui revient doucement, en se racontant des histoires au coin du feu et en tricotant des chaussettes), semions au printemps, récoltions en été et préparions l’hiver en automne.

Nos corps vivaient en harmonie avec ce rythme externe! On peut s’en rendre compte à la chute des cheveux en automne et à leur croissance plus rapide pendant les mois chauds et ensoleillés (même observation pour nos bouts d’choux en pleine croissance !).

Notre société occidentale contemporaine a un rythme quasi égal toute l’année, ponctué par les vacances scolaires (lointaine réminiscence des moissons pendant lesquels les jeunes bras étaient réquisitionnés mais aussi possibilité de lancer l’économie du tourisme). Comme si les saisons ne nous concernaient plus à part pour savoir quelle sera la mode en matières de vêtements ou de style (note : ça m’intéresse aussi 😉 ) et préparer nos corps et nos vacances à l’été. Une manière bien patriarcale de considérer le rythme du temps qui passe.

Dans les établissements scolaires, on n’échappe pas à la règle même si l’année scolaire est ponctuée de congés scolaires en lien avec les saisons et les fêtes. D’une certaine manière, l’école traditionnelle avait du bon !

Malheureusement, les programmes actuels ainsi que les exigences sont en décalage complet avec ce rythme naturel et demandent aux élèves et au personnel d’éducation le même « rendement » tout au long de l’année, sans répit à part peut-être pendant les vacances d’été. Et même là, on encourage les enfants à remplir consciencieusement leurs cahiers de vacances tandis que nombre d’enseignants passent beaucoup de temps à préparer l’année scolaire, fignoler, adapter leurs cours voire en créer d’autres s’ils changent de classe ou de programme (note: ce n’est pas forcément un problème tant qu’on reste dans le raisonnable 🙂 ).

De plus en plus de gens s’efforcent d’adapter leur alimentation à la saison pour des raisons écologiques avant tout mais aussi économiques : manger des fraises en hiver ne peut se faire qu’à un certain coût, qu’il soit à court terme en argent ou à long terme en niveau de pollution ou de chômage. La permaculture, cette philosophie du vivant dont je m’inspire pour penser l’être humain et le monde de l’éducation, a basé ses principes et ses éthiques sur le respect de ces rythmes naturels (j’en ai d’ailleurs créé un cours gratuit en ligne auquel tu peux t’inscrire en bas de page).

Ce que je te propose, c’est d’adapter ton rythme personnel et physiologique aux saisons et de penser ton année et tes projets en fonction ces dernières. C’est ce que je fais depuis que j’ai retrouvé les saisons européennes après avoir vécu plusieurs années en zone équatoriale.

J’ai longtemps souffert de ne pas savoir m’organiser et même quand j’ai réussi à gérer mon agenda, mon planning et le programme scolaire j’ai continué à me sentir fatiguée et débordée. Jusqu’à ce que je comprenne que je me sentirais bien plus sereine en respectant mon propre rythme et les rythmes naturels des saisons et de mon cycle.

Nous prendrons l’arbre comme exemple des « choses à faire » pour être résiliente et sereine !

Le printemps: une saison changeante

Le printemps, c’est la saison du renouveau : les plantes sont semées et commencent tout doucement à percer. Elles sont encore fragiles au début du printemps et te demandent de l’attention et du soin. 

Les arbres recommencent à puiser les bons nutriments de la terre, les bourgeons qui ont été vivifiés par le froid de l’hiver se déploient en feuilles petites et bien vertes ainsi qu’en fleurs. Les bourgeons restent sensibles au froid et doivent être protégés des gelées tardives. C’est donc la saison pendant laquelle tout est encore incertain : tant la météo que la productivité de ce que tu auras semé.

C’est une saison propice pour 

– commencer à concrétiser tes projets

– prendre contact avec des personnes ou des idées autour de toi pour te soutenir

– poser des petits pas progressifs pas forcément « brillants » mais qui auront le mérite d’être initiés.  

Concrètement, en classe, c’est une chouette saison pour te lancer dans un projet de classe dehors que tu auras « couvé » ou pour tenter un autre style pédagogique issu de lectures ou d’inspirations. Car, nous le verrons plus loin, tu auras préparé le terrain aux saisons précédentes.

Toutes les connaissances que tu auras pu accumuler grâce à tes lectures ou à tes réflexions pourront être mises en pratique à ce moment où l’énergie et la joie « remontent ». Surfe sur la vague!

Il te faudra rester attentive à toi et à ta capacité à gérer les résistances au changement qui pourraient survenir autour de toi et en toi car le printemps est une saison changeante !

L'été: la saison pour capter et stocker de l'énergie

L’été est une saison paradoxale car on est à la fois dans la chaleur, l’exacerbation des sens, le lien à la nature et à la famille et à l’extérieur, les vacances, la torpeur…tout en étant une saison de travail et de puissance.

Les récoltes sont abondantes et commencent à ce moment-là, le tourisme nous permet de voyager et d’aller à la rencontre d’autres saveurs, d’autres couleurs. Même si tu ne travailles pas (et je dirais même parce que tu ne travailles pas), c’est une saison idéale pour faire mûrir tes idées et gagner en énergie et faire un premier bilan de ce que tu auras accumulé en expérience pendant le printemps.

L’automne est loin dans nos pensées mais la terre s’y prépare déjà.

  • Depuis le 21 juin, les jours « raccourcissent » et les arbres en ont conscience : à la lumière qui décline en quantité, ils prennent conscience que les jours où ils devront se refermer sur eux arrivent.
  • L’arbre est au faîte de sa puissance et accumule l’énergie dont il aura besoin pour les saisons froides qui arrivent : la croissance des racines s’intensifie et il fait des réserves en eau.
  • Les bourgeons pour le printemps suivant commencent à se former.
 

Je t’invite à toi aussi accumuler un maximum d’énergie en ces jours d’été : du soleil, du rire, des sens en éveils pour être en mesure de créer à nouveau du lien et des projets dans le futur.

Tu as sans doute l’habitude de préparer l’année scolaire qui s’en vient et c’est une bonne idée si tant est que tu ne passes pas tout ton temps à fignoler ou à réinventer tes cours (si tu as la chance d’avoir les mêmes classes bien sûr) mais que tu te réserves des plages horaires pour imaginer, rêver et lire.

Il s’agit là d’un des premiers principes de la permaculture. « Capter et stocker de l’énergie » n’est pas quelque chose d’accessoire mais bien un acte essentiel pour ton bien-être et ta créativité. Alors profite !

Et tout comme l’arbre, pense déjà à l’automne qui arrive, prend l’énergie dans la terre qui te nourrit, c’est-à-dire

  • ton lien à ton corps (sport, massages etc),
  • à celui des autres (sexualité, câlins non sexués)
  • et à la nature (marche à l’ extérieur, etc).

L'automne: récolter et continuer à prendre soin de soi

L’automne est une saison propice à la récolte de ce qui a été semé et qui a mûri.

L’opulence des fruits et des légumes est à son comble.

La diversité des couleurs et des saveurs nous ravissent les yeux et les papilles dans les marchés!

Les arbres nous régalent de leurs couleurs. L’énergie stockée est encore bien présente dans les arbres sous forme de sève et toute leur énergie est encore dédiée à la constitution de réserves. Les jeunes arbres sont plantés à cette saison car les froids ne sont pas encore trop puissants  et les chaleurs sont passées : les racines peuvent se développer en toute sérénité. Les feuilles qui tombent forment un tapis protecteur et nourricier.

Pour toi aussi, c’est une saison propice à la préparation de l’hiver qui arrive. L’énergie que tu as stockée en été, tu peux encore l’augmenter en prenant soin de toi, de ton corps et de ton esprit.

Ne la dilapide pas en ces premiers mois d’année scolaire (je parle d’expérience !) afin de ne pas arriver à la Toussaint complètement exsangue, épuisée, en te demandant comment tu vas pouvoir tenir le coup jusqu’au mois de juin prochain (ce dont se plaignent beaucoup de femmes que j’accompagne).

Même si la création du groupe-classe, l’organisation des horaires, la mise en place du rythme de l’année se fait à ce moment-là et te demande beaucoup d’énergie, veille à conserver suffisamment de temps de repos et de ressourcement pour ne pas épuiser ton capital-énergie avant l’hiver ! (Pour les Belges, en novembre est organisé le festival de l’éducation Out of the Books qui pourra t’aider à clôturer la saison en bénéficiant de l’énergie des autres professionnels de l’éducation présents).

Et sinon de belles ballades le week-end, des massages bien-être ou des cures de bourgeons pourront t’aider à te préparer à l’hiver qui s’en vient. C’est aussi le moment de t’occuper des rdv médicaux tels que le dentiste, la gynécologue ou cette rééducation du périnée longtemps repoussée !

En prenant soin de ton énergie, tu te prépares et tu prépares ta classe ou ton projet à vivre les mois d’hiver dans la collaboration et la bienveillance.

L'hiver: la saison du lien de coeur à coeur

L’hiver est une longue saison qui peut paraître bien sombre surtout dans le nord de l’Europe où je vis. Les heures de lumière sont courtes et certains jours quasi inexistantes ! Heureusement la préparation des fêtes traditionnelles (Noël, Hannoukah, la Toussaint, carnaval)  vient ponctuer de joie, de bougies et de rencontres familiales ces jours sombres.

Traditionnellement, l’hiver était la saison du repos puisque les récoltes avaient été stockées et les semailles ne pouvaient pas encore se faire. C’est une saison propice aux échanges autour du feu, à la culture, aux récits, aux livres et à la fabrication d’objets. 

C’est aussi une saison propice, notamment grâce aux fêtes mais pas que, à la remise en mémoire de nos morts, de ce qui a été fait l’année, des passages que l’on a vécus. 

C’est la saison du lien de coeur à coeur.

Les arbres sont en dormance et attendent que la lumière revienne ; ils ont durci leurs troncs et grâce à l’amidon accumulé en été et en automne, ils distillent une sorte de sucre qui sert d’antigel à l’eau bloquée dans leurs cellules.

En classe, la qualité du lien que tu auras réussi à créer en automne déterminera la manière dont le groupe traversera l’hiver ensemble.

Dans ton équipe si tu es cheffe d’établissement, ce sera le moment de veiller à la qualité du lien en écoutant les uns et les autres et en t’assurant que des rancoeurs ou des fatigues ne fassent perdre en énergie le groupe.

Je te propose de toi aussi transformer en « sucre » pour l’esprit et le corps ce que tu auras stocké en connaissance, en rencontres et en intuitions pendant l’année ; d’honorer ce que tu as traversé et de commencer à penser et à rêver à ce que tu vas mettre en place au printemps.

L’hiver est une bonne saison pour la planification de l’année qui arrive.

En résumé:

Un fichier à télécharger pour concrétiser tes idées

Tu te demandes peut-être maintenant comment faire concrètement pour calquer ton rythme à celui des saisons ! Observer les enfants est un bon moyen de calquer notre rythme sur les saisons car ils le font naturellement. Mais parce qu’entre la théorie et la pratique, il y a souvent un monde, je t’offre mon propre planning saisonnier pour t’inspirer ainsi qu’un autre, vide, pour toi.

Il ne s’agit pas d’une énième « to-do liste » qui accroît davantage la charge mentale des femmes mais plutôt d’un planning des émotions, des valeurs, des idées que tu souhaites vivre en ces mois d’automne qui arrivent (ainsi que les 3 saisons qui suivent). Je te propose de l’afficher en fond d’écran afin de l’avoir sous les yeux quand tu travailleras sur ton ordinateur ou à chaque fois que tu allumeras ton téléphone. Ce sont des intentions et non des objectifs concrets. Mais le pouvoir de l’intention est puissant et il te soutiendra au quotidien pour faire le tri entre ce qui est important et urgent de ce qui ne l’est pas! Et entre ce qui est bon pour toi et ce qui ne l’est pas.

Dans la 2ème partie de l’article, nous verrons comment calquer ton rythme sur les rythmes hormonaux féminins (ton cycle menstruel notamment) te permettra d’être également en phase avec ton énergie intérieure.

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