Créativité : ou comment j’ai écrit un livre dans un contexte difficile et de changement

Je vais te raconter une histoire, pas une histoire lisse et heureuse comme celles qu’on peut lire dans les magazines – du style « j’ai toujours eu envie d’écrire, alors un jour j’ai décidé de m’y mettre et voilà, le bouquin est fini ! ». Plutôt celle qui raconte avec humilité comment j’ai pu traverser une crise et créer un livre en suivant ce qui me donnait de la Joie. Une histoire de créativité qui t’aidera peut-être à garder confiance en tes capacités de transformation, que ce soit dans le domaine personnel ou professionnel!

J’ai plusieurs manuscrits dans le tiroir.

Des romans d’aventure, des nouvelles, des histoires de science-fiction ou d’amour et qui racontent en même temps la grande Histoire. Des textes inachevés et inaboutis, faute de structure je suppose, mais aussi de confiance et de soutien. J’ai une petite voix pernicieuse qui me dit « ce n’est pas parfait, c’est même sacrément nul comparé aux grands auteurs ! » et qui, d’un ton acariâtre, ajoute que je suis vraiment gonflée de vouloir écrire. Et pourtant, c’est mon rêve depuis que j’ai appris à lire à l’âge de 5 ans, quand j’ai demandé à ma mère de m’expliquer comment fonctionnaient ensemble toutes ces lettres et qu’elle a bien voulu prendre le temps de le faire. Un monde infini s’est ouvert à moi et j’ai entrepris de lire tout ce qui me passait sous la main puis d’entreprendre la lecture de la bibliothèque municipale en commençant par les auteurs à la lettre A (je n’ai pas terminé!).

J’ai étudié les Lettres, suis devenue prof de français et j’ai continué pendant tout ce temps à remplir mon journal intime ; un journal qui s’est transformé en cahier de réflexions, rempli de gribouillages et de dessins, de listes et de mes rêves. J’ai animé des ateliers d’écriture pour relancer l’élan créatif des personnes autour de moi et me suis surprise à publier des textes sur mon blog. D’abord carnet de voyage pour les amis et la famille restés en Europe, ce blog racontait ma vie et celle de ma petite famille au Cameroun. Anecdotes, descriptions, photos : l’idée était de partager un maximum notre quotidien pour se sentir davantage reliés les uns aux autres.

L’envie de publier un vrai livre se faisait plus présente à mesure que j’écrivais et que les années passaient. Du Cameroun, nous avons déménagé en Turquie et j’ai commencé une newsletter pour rester en contact avec les personnes que j’avais accompagnées (au total près d’une centaine de courriers envoyés ces deux dernières années !). Mais la petite voix acariâtre revenait de plus en plus forte. Il y avait aussi la voix qui prenait un ton docte et logique, qui m’assenait des vérités : « Les maisons d’édition reçoivent 50 manuscrits par jour depuis la crise sanitaire contre une trentaine auparavant. Quelle chance as-tu d’être publiée ? ». Des questions pseudo-philosophiques : « Crois-tu vraiment être légitime alors que tu n’as pas tout lu, tout fait ni tout compris ? ». La peur du regard de l’autre était forte aussi, à mesure de mon grand besoin d’appartenance : « Et si c’était nul ?». La peur de l’agressivité aussi, avec ces histoires de harcèlement sur les réseaux sociaux qu’on entend de plus en plus : « Et si on m’attaquait personnellement ? ».

 

De retour en Belgique, j’ai gardé quelques mois mon petit dernier à la maison faute de solution (ce qui nous a valu de beaux moments de complicité mais qui m’a coûté en énergie !) puis, dès qu’il est entré en maternelle, je me suis lancée dans l’entreprenariat : démarches administratives, offre de services, communication etc. J’étais lancée, comme un oiseau qui s’envole dans le ciel ! 

Et puis, patatras, deux petits mois après : l’heure du premier confinement a sonné. 3 enfants plutôt jeunes (3, 7 et 8 ans) et très dynamiques voire hyperactifs à devoir gérer pendant que leur papa, salarié, enchaîne réunions et dossiers. Jongler entre devoirs, repas, disputes et pâte à modeler. Grapiller, le temps de la sieste du dernier (merci, mon gros dormeur !), deux heures pour rester en contact avec mon métier de coache et les femmes que j’accompagnais. Observer les oiseaux et les fourmis, planter des radis. Il y avait de beaux moments. Mais, honnêtement, j’étais de plus en plus déprimée et fatiguée malgré nos conditions de vie agréables (une maison avec jardin) et aucun impact direct de la maladie sur nos proches (à cette époque-là, car cela a changé par après).  Je voyais mon projet d’accompagnement des actrices de l’éducation s’éloigner à tire d’ailes…. Et dire que mon mari et moi avions rêvé de retrouver nos amis de Belgique, la famille, une vie culturelle et sociale…et que nous nous retrouvions isolés dans une petite ville où nous connaissions de loin les parents des copines des enfants !  J’arrivais encore à accompagner les femmes qui me contactaient mais je n’avais plus l’énergie de communiquer ni de planifier. J’étais à la fois triste, heureuse, en colère et frustrée. Bref, une période difficile qui m’a laissée épuisée et a bouleversé ma vision des relations et de notre lien à la nature. Cela a sans doute bien chamboulé ta vie aussi; comme toi, j’ai dû modifier des choses dans la mienne.

Mon projet périclitait

J’ai alors arrêté de faire ce qui me prenait de l’énergie dans ma vie professionnelle pour me concentrer sur ce qui m’en donnait et me faisait ressentir de la Joie. Ecouter des récits de vie passionnants, rencontrer de nouvelles personnes, faire des recherches, créer un podcast, participer à des cercles de parole. J’ai fait de même dans ma vie personnelle et j’ai lâché prise sur pas mal de choses tout en me dirigeant vers des activités ressourçantes comme lire un livre, me balader en forêt, apprendre de nouvelles choses, m’occuper de mon compost et d’un petit potager. J’étais davantage sereine avec mes enfants ainsi que par rapport à ma vie professionnelle.

La rentrée des classes s’annonçait tendue. Il n’était pas sûr que les enfants puissent retourner à l’école, et nul ne savait combien de temps. Impossible de planifier des rendez-vous puisque les enfants ne pouvaient aller en classe s’ils étaient légèrement enrhumés et … ils enchaînaient les rhumes!  J’allais peut-être devoir mettre fin à ma communication voire à mes accompagnements.

J’ai enfin osé faire ce que je voulais vraiment: écrire un livre

Dans ce contexte changeant et fait d’émotions contradictoires, je me suis accrochée à ma bouée : l’écriture. Ecrire, je savais que cela me donnerait de l’énergie au long cours et que cela ne m’en prendrait pas. J’étais certaine de pouvoir trouver du temps pour ça, le matin ou le soir, même si nous étions enfermés à nouveau tous les 5. J’avais des choses à dire et j’étais persuadée que c’était le moment idéal pour les exprimer, alors que les enseignantes et les enseignants du monde entier allaient devoir vivre leur métier dans des conditions perturbées et souvent médiocres. Je n’étais pas la plus experte en pédagogie, je n’avais pas 40 ans d’expérience, mes phrases étaient parfois tarabiscotées et trop longues…mais j’avais le droit d’exprimer ma vision pour un futur plus juste et plus respectueux du vivant. Je m’appuyais sur les témoignages des femmes que j’avais accompagnées les années précédentes, sur les retours à mes questionnaires de sondage, sur ma propre expérience ainsi que celle des participantes au podcast. L’actualité dramatique en France m’a donné encore davantage l’impulsion de partager mon envie d’aider les profs à retrouver un peu de sérénité et surtout de changer de paradigme dans l’enseignement.

Face au changement, être inventive (et créative !)

Ma mentor, Solène de Creators for Good, écrivait un livre sur les principes de la permaculture appliqués à l’entreprenariat : et si ces principes pouvaient nous aider à vivre une permaculture de soi et de l’enseignement? J’avais créé un mini cours à partir de ces principes, qui avait reçu un écho favorable. J’avais envie d’aller au-delà. Le thème de mon livre, je l’avais, ainsi que son public. J’avais moi-même appliqué le conseil qui dit « face au changement, être inventive ». La créativité est un flux puissant qui nous entoure toutes et tous et sur lequel il peut être facile de se brancher selon sa personnalité et le moment de sa vie. Mais entre l’idée et sa matérialisation, il y a du temps et du travail. Cela peut être frustrant et épuisant. Il me fallait donc maintenant mettre en forme et faire aboutir cette idée. Je ne voulais pas que le manuscrit finisse dans le tiroir avec les autres. Pas cette fois. Et, pour cela, je savais que je devais me faire accompagner par quelqu’un qui serait passée par là et qui aurait à la fois l’expertise, la bienveillance et la rigueur pour me guider. Qui saurait me conseiller et surtout m’encourager quand j’aurais perdu courage ; qui m’indiquerait la marche à suivre sans que j’aie à réinventer la roue. J’ai contacté Véronique Plouvier, coach en écriture et je ne l’ai pas regretté !

C’est ainsi que s’est construit, durant de longs mois entrecoupés de vacances et de mini-confinements, mon livre et sa méthode Perm® en 4 étapes : un guide pour toutes celles qui ne se retrouvent pas forcément dans le système éducatif, qui aiment sortir des sentiers battus mais qui se sentent isolées, fatiguées et parfois perdent en audace au vu des résistances internes et externes auxquelles elles font face.

Ce livre propose une méthode concrète à ces femmes qui veulent participer à la création d’une société plus juste et plus respectueuse des enfants et du Vivant tout en incarner totalement les valeurs qui les animent.

Inspirée par l’écoféminisme et la permaculture, la méthode PERM® invite à s’appuyer sur les principes et les éthiques de la permaculture pour créer du lien en soi mais aussi avec les autres. Des illustrations, des questions, des outils concrets, des témoignages et des références bibliographiques et scientifiques créent un livre à la fois inspirant et concret pour, en 4 étapes, retrouver la sérénité.

J’ai eu des retours enthousiastes de ses bêta-lectrices. Alors je suis fière de vous annoncer sa sortie aujourd’hui! 

Il est disponible en ligne en version papier ou liseuse. Je me suis auto-éditée pour garder le cap sur ma propre route avec mes idées et ma façon de m’exprimer. Je peux également gérer les stocks comme je l’entends (le livre est imprimé à la demande), ce qui s’accorde parfaitement avec mon souci de minimiser mon impact écologique. Malgré mes réticences éthiques, j’ai voulu bénéficier de son service d’impression à la demande (donc pas de stock ni de gaspillage) pour matérialiser cet ouvrage. L’idée est de le présenter ainsi « tout cuit » à des maisons d’édition qui pourraient apprécier de n’avoir pas grand-chose à faire pour publier un nouveau titre. Je croise les doigts pour que ce pari soit gagnant dans les mois qui viennent et que je fasse une belle rencontre éditoriale !

Pour te le procurer, il est (pour le moment uniquement) disponible sur la plateforme d’autoédition Amazon (LIEN ICI). 

Si tu souhaites te faire une première idée avant de te le procurer, tu peux télécharger gratuitement un extrait de 20 pages au format PDF avec la table des matières, l’introduction ainsi que le début de la deuxième partie (en cliquant sur l’image ci-dessous ou ICI).

 

J’espère que la lecture de ce livre te donnera des idées pour continuer ton chemin de prof engagée. Qu’il t’inspirera et te soutiendra dans ton envie de changer l’enseignement en recréant le lien avec les gens mais aussi avec la terre. Qu’il te permettra de retrouver la sérénité malgré le stress et les résistances qui se font sentir quand on veut changer les choses. Qu’il t’aidera à réenchanter l’école et ton métier. Qu’il te permettra de trouver ta juste place et d’incarner totalement tes valeurs.

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