Education: 3 erreurs à éviter quand on porte un projet innovant

Ca y est! Tu es sortie de ta zone de confort. Tu as compris qu’il était nécessaire que tu fasses quelque chose pour à la fois rencontrer tes valeurs et participer à ce que l’éducation devienne le tremplin pour une planète et une société plus solidaire et en santé.

Tu t’es lancée dans la grande aventure de la transition éducative.

Tu as mis en place ta classe flexible.

Tu as organisé un super projet.

Ou bien tu lances ton association.

Ou encore tu mets en place une discipline positive, bienveillante avec tes élèves.

Et soudain, patatras : tu réalises que tu n’es pas soutenue.

L’inspecteur te critique et fait un rapport négatif sur toi.

Ton supérieur hiérarchique recule devant la mise en œuvre concrète de ton projet.

Tes collègues te regardent bizarrement.

Peu de personnes adhèrent à ton idée. Même tes élèves rechignent à changer leurs habitudes.

Comment faire pour ne pas te décourager ?

La réponse est complexe et dépend de bien des facteurs. Les circonstances de ta vie ne sont pas identiques à celles des autres ! L’éco-système-école auquel tu appartiens a sa propre dynamique.

Je suis passée par là moi aussi, notamment quand j’ai voulu changer ma pratique et passer à une pédagogie active. Regard des collègues sur le désordre dans ma classe (mes élèves pouvaient se lever et parler pour leur travail collaboratif) et bouderies de ces mêmes élèves quand je leur demandais davantage d’implication personnelle.

Voici cependant 3 erreurs communes à éviter afin garder ton énergie et ne pas te décourager dans tes projets !

1. Renoncer totalement à ton projet

Baisser les bras, abandonner, mettre à la poubelle des mois de réflexion, de lecture, de recherche ? Pas question !

Ce n’est pas parce que tu ne te sens pas soutenue ici et maintenant que ton projet doit être abandonné.

Dans le design thinking, on dit que tout projet doit être revisité plusieurs fois : c’est une part intrinsèque de sa construction.

Renoncer totalement à ton projet équivaudrait à passer à côté d’une expérience de vie enrichissante, à la fois pour toi et pour les jeunes que tu accompagnes. Et même si ce projet n’est pas reconnu autour de toi (que cette reconnaissance soit financière ou morale), je suis sûre que les principaux bénéficiaires auront le sourire quand ils penseront à tout ce qu’ils ont appris avec toi. Et qu’à toi aussi le sourire te viendra quand tu repenseras avec fierté à ce moment.

Quand j’ai introduit du jeu dans mes classes (ce qu’on appelle la ludopédagogie), mes collègues se sont dits que je devenais folle. Du jeu avec des ados qui échappent à toute tentative de discipline? Et quel bazar dans cette classe!

Et il est vrai qu’au début, objectivement, c’était le bazar dans ma classe: du bruit, des chaises en désordre, des gamins qui rigolaient entre eux, d’autres qui se demandaient où ils avaient atterri. Je sentais que je ne gérais plus très bien la situation. Que mes collègues ne me soutiennent pas ok, mais même mes élèves faisaient la tête. Je me disais que j’aurais mieux fait de continuer classiquement. Mais j’ai persisté. Et finalement, avec quelques modifications en termes d’organisation et de communication, les problèmes de désordre et les incompréhensions ont disparu.

Donc prends un moment pour te demander en quoi ton projet pourrait être adapté afin que les personnes qui sont importantes pour toi y adhèrent.

Puis demande-toi si tu as vraiment besoin de l’adhésion de tous pour croire en ton projet.

2. Penser que si une personne ne te soutient pas, personne ne te soutient

Tout remettre en question parce qu’une personne t’a critiquée (ou même un groupe de personnes) équivaudrait à croire que l’opinion d’une personne ou d’un groupe de personne est plus importante que ce à quoi tu crois profondément.

C’est difficile à accepter parce que nous autres, êtres humains, avons un instinct grégaire super puissant. Le côté tribu, le côté « j’ai besoin d’eux » qui est inscrit dans nos gènes certainement et qui nous a permis de survivre depuis des millions d’années -et plus récemment quand nous étions petits.

On a besoin de reconnaissance et si notre inspecteur nous avertit que nous prenons le mauvais chemin, si des parents se plaignent car ils ont peur pour le programme ça ne veut pas dire que d’autres parents ne sont pas ravis. Peut-être que ta hiérarchie directe apprécie ton enthousiasme. Peut-être que les habitants du quartier seront enchantés de te donner un coup de main pour ton projet zéro déchet.

Mais il est temps de prendre du recul par rapport à cet instinct. Et de voir les choses d’une autre perspective. Nous faisons tous partie de plusieurs écosystèmes : ton établissement, ta ville, ta famille ou ta communauté. Ta tribu de coeur n’est peut-être pas celle que tu crois (#levilainpetitcanard). Il existe certainement autour de toi des gens qui partagent tes valeurs. Des gens qui ont la même vision de l’éducation et qui veulent participer à la transition éducative pour permettre aux jeunes d’aujourd’hui de créer ensemble le monde de demain.

Trouve ces personnes!

Ce qui m’amène au 3ème point…

3. Ne pas en parler autour de toi par peur des critiques, des jugements, des questions « pièges »

On a tendance (moi la première) à ne pas communiquer son projet de peur des critiques et des jugements. Quand j’ai introduit la classe inversée dans mes classes en fac, je n’ai rien dit à personne. J’avais peur qu’on me dise que c’était ridicule. Quand j’ai étudié les controverses dans mes classes en Turquie, et parlé de démocratie et de partis politiques, j’ai eu peur qu’on me dise que c’était dangereux ou que ce n’était pas mon métier…

Cette peur d’être jugée ou d’être critiquée se rapporte à l’instinct grégaire dont je te parlais plus haut mais aussi à de vieilles croyances que nous avons-nous autres femmes- de finir persécutées sur le bûcher parce que nous aurions élevé la voix ou serions sorties « du lot ».

Ou que nous finirons vieilles filles avec nos chats parce que nous n’aurions pas été assez aimables, assez gentilles, assez lisses.

Il y a aussi la croyance qu’on ne communique un projet qu’une fois qu’il est bien « ficelée ». Comme si, en le partageant avant, on s’exposait à le voir abimé, ou moqué.

En se soumettant à ces vieilles croyances, nous passons à côté du plaisir de rencontrer des gens qui croient en nous, en notre projet, en notre vision.

Des personnes qui ont envie de nous encourager.

Des personnes qui auraient même des idées intéressantes pour rendre notre projet encore plus impactant.

Des personnes qui pourraient nous offrir un soutien inattendu, qu’il soit sous forme de soutien financier, moral ou matériel. En permaculture, un des principes importants est de chercher activement autour de soi, dans son environnement, les ressources qui existent et dont tu pourrais bénéficier.

De plus, et ça c’est un petit secret que partagent les personnes qui parlent de leur projet autour d’elles, en exprimant à voix haute au monde ton projet, tu crées une sorte de contrat entre toi, les gens et la Vie. Tu manifestes presque concrètement ce qui n’était qu’une idée et qui devient Réalité.

Alors n’hésite pas. Ce serait dommage que le monde soit privé de ta lumière !

Et si tu souhaites entreprendre un voyage intérieur sur ces freins que tu portes en toi, ces croyances qui te limitent et qui te stressent, n’hésite pas à t’inscrire au cours en ligne à distance gratuit « 12 jours pour diminuer son stress avec les principes de la permaculture » ou à me contacter pour une séance-découverte gratuite.

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