Pour un prof et des élèves re-motivés: 6 étapes pour retrouver la motivation

Une classe difficile, un élève violent ou perturbateur, des étudiants démotivés, des résultats  plus que moyens…et il suffit d’une critique d’un collègue ou une insolence d’un élève pour mettre le feu aux poudres. Non seulement les élèves sont démotivés mais voilà que maintenant  le prof l’est aussi!

L’année dernière, j’ai eu une sacrée baisse de motivation: j’ai lu les retours de certains étudiants mécontents. Et oui, en fin de semestre, dans mon établissement (une fac de traduction), les élèves peuvent formuler des critiques (positives et négatives) sur leurs professeurs en fin de semestre. Et ce, de manière anonyme….J’ai donc eu droit à quelques  « cours ennuyant », « prof barbante », « cours inutile », « cours trop difficile », « trop de devoirs », « on ne sait pas ce qu’on fait là » etc.

Je te laisse imaginer ce que j’ai pu ressentir mais pour te donner une idée c’était un mélange de colère (« ils n’ont rien compris », « ils ne feront rien de leur vie »), de suspicion (« qui a écrit cela ?! »), de tristesse (« tous ces efforts pour rien ! ») et d’incompréhension («je suis sympa pourtant ! »). Pour gérer cela, je me suis « retirée émotionnellement » de mes classes (c’est-à-dire que pendant un moment j’ai fait le minimum requis) histoire de réfléchir calmement. J’aime bien être mon propre cobaye et analyser ce que je vis et ressens car cela m’apporte davantage de conscience.

Avec le recul, je me suis aperçu que c’était une chance: le pire serait de ne plus rien ressentir ou de ne pas me rendre compte que quelque chose ne va pas.

En effet, nos émotions sont un signal d’alarme. Elles vont nous aider à remettre en question, première étape pour changer ce qui ne va pas -et améliorer ou conserver ce qui fonctionne bien.

Passé un premier moment émotionnellement difficile, j’ai eu envie d’examiner leurs critiques et de les prendre comme des moyens d’améliorer mon travail. Après tout, mes élèves ne sont-ils pas les premiers destinataires de ce travail et ne suis-je pas à leur service, au sens  premier du terme de « service public » (et non au sens commercial bien sûr 😉 ) ?

Comment ai-je fait pour déterminer ce qui pouvait être changé dans mon boulot de ce qui devait être conservé?

Voici les 6 étapes que j’ai suivies pour bien m’ancrer dans ma mission de transmission.

 

1. Quelles sont mes valeurs?

autonomie et jeu

Quelles valeurs personnelles sont-elles importantes pour moi et ces valeurs se reflètent-elles au quotidien dans mon métier, avec les étudiants?

Mes valeurs personnelles sont liberté, joie, autonomie, confiance et authenticité. Les vivais-je en classe? Pas vraiment!

Par exemple, les étudiants ont critiqué la quantité de devoirs à faire et les notes qui les sanctionnent (des vidéos à regarder et à commenter ou des exercices à faire) .

Quelle était mon intention ? Leur permettre d’apprendre davantage certes mais, à travers la notation, contrôler leur implication. Mon intention était bonne (exigence, qualité, recherche du progrès etc etc). Mais concrètement elle allait à l’encontre de ma valeur « autonomie », que j’essaie de transmettre. Car quand je contrôle si les étudiants font bien les devoirs que je leur donne ….et bien je ne respecte pas vraiment cette valeur.  J’ai donc décidé de donner la même quantité de devoir de ne plus les rendre tous obligatoires. 

La qualité et l’exigence en ont-elles pâti? Non car elles étaient de mise pour les devoirs notés -pour lesquels j’ai laissé entière latitude du médium aux élèves. Autonomie, encore une fois te revoilà 😊. Ce qui m’amène à l’étape suivante de ma réflexion. 

2. Comment augmenter la motivation de mes élèves ET la mienne?

Il existe plusieurs types de motivation. La motivation extrinsèque (faire plaisir, avoir de bonnes notes) est la plus fragile. C’est la fameuse « carotte » 😉 : les bons points, le sourire du prof, la satisfaction des parents et, pour nous adultes, la satisfaction des élèves, de leurs familles, de nos collègues et de notre hiérarchie.

Celle qui nous donne envie de continuer malgré la frustration, celle qui nous pousse en avant malgré les difficultés c’est la motivation intrinsèque

Elle naît en grande partie de la capacité à être autonome, donc à faire soi-même ses propres choix. En donnant un maximum d’autonomie aux élèves (bien sûr en fonction de leur âge) on leur permet de ressentir le plaisir de l’auto-détermination, un besoin essentiel de tout être humain. Tu as peut-être l’impression en voyant l’apathie de la plus grande partie de ta classe que tu es obligée de les motiver (par des points, des menaces etc): mais ce faisant non seulement tu t’épuises (cela demande beaucoup d’énergie pour « tirer » toute une classe) mais tu risques de devenir aigrie ou en burn-out (sur le mode du « je fais TOUT pour eux et ils ne bougent pas! »). Je l&i vécu aussi, notamment quand j’enseignais en lycée professionnel.

En lâchant un peu la pression non seulement sur eux mais sur toi, tu te protèges ET tu leur fais un beau cadeau, celui de la maîtrise de leur propre vie.

Je sais que c’est difficile à accepter car on se sent bien souvent entièrement responsable de la réussite de nos élèves. Notre conscience professionnelle nous pousse à donner le maximum pour eux et à les bousculer (psychologiquement 😉 ).

Et c’est génial! C’est ce qui fait de nous de bons profs. Mais je t’invite à te poser la question suivante pour que tu gardes ton énergie sur la durée et que tu ne l’épuises pas avec du stress négatif (j’en parle d’ailleurs dans mon cours en ligne gratuit de 12 jours « Diminuer son stress » que tu trouveras en bas de l’article). 

3. Qu’est-ce qui ne dépend que de moi?

Toute jeune prof en collège et lycée professionnel, j’étais désespérée de voir que beaucoup de mes élèves ne prenaient pas en main leur scolarité. Ils semblaient penser qu’ils étaient nuls et qu’ils partaient d’avance en échec. Ils croyaient que le programme de français ne s’adressait pas à eux mais aux « bourgeois ». Ils ne voyaient pas l’utilité d’écrire correctement le français car ils se destinaient à un métier manuel. Ils pensaient qu’en tant que jeunes hommes ils ne devaient pas s’intéresser à la poésie et à l’écriture.

Je peux te dire que j’en ai bousculé pas mal et qu’ils ont vu qu’ils pouvaient s’intéresser à la poésie et qu’ils avaient des choses intéressantes à écrire (avec un dictionnaire 😉 )!

Mais il y avait quelques « irréductibles ». Plus marqués par la vie ou leur scolarité, plus sensibles, moins heureux ou que sais-je bref: je n’arrivais ni à les motiver ni à les « faire réussir ». 

Quand un de mes tuteurs m’a demandé de réfléchir à la question: « qu’est-ce qui ne dépend que de toi? » j’ai eu une révélation. Non, je ne pouvais pas obliger les élèves à travailler. J’avais certes une zone d’influence marquée par les actions que j’entreprenais dans ma zone d’action mais ils avaient un espace de liberté inatteignable: ce lieu d’où nous prenons nos décisions en toute liberté.

4. Qu’est-ce qui me rend joyeuse?

Une autre valeur importante pour moi est le jeu. Par « jeu », j’entends le fait de ne pas être dans une routine mais dans une réflexion permanente, de prendre du plaisir à apprendre, à découvrir, de rire, de bavarder, d’être dans une ambiance détendue, sur un siège confortable (voire assise par terre en tailleur !) , de pouvoir grignoter etc. 

Or, je n’ai jamais joué à quoi que ce soit avec mes étudiants -ni serious game, ni simplement ri avec eux. Je voulais « faire sérieux ». « Ben oui, j’étais en fac » (mais la même réflexion est valable partout au lycée/au collège/ je suis un adulte/je représente X ou Y etc etc). 

Certes. Mais le jeu, ça n’empêche pas d’avoir une posture d’adulte ni de poser un cadre….Alors, distribution de cartes, Time’s up de vocabulaire, vidéo ou chanson à créer…voilà du jeu ! Et savez-vous que la joie des élèves est contagieuse ? Et qu’il est prouvé que le jeu favorise l’apprentissage, peu importe que nos élèves aient 5 ou 25 ans ?

Note: pour être honnête, mes étudiants n’étaient pas aussi joyeux que moi au départ. Jouer en fac? Ils n’étaient pas venus jouer! Ils se demandaient s’ils seraient notés. Et qui m’avait engagée 😉

Mais moi je m’éclatais!

5.  Quel est mon but quand j’enseigne ma discipline ?

Non, ce n’est pas que les étudiants connaissent toutes les caractéristiques de tous les types de texte etc etc. Cela, c’est mon objectif pédagogique. Il fera l’objet d’une évaluation et je l’ai déterminé à partir du programme du cours, lui-même décidé par l’éducation nationale.

Mon grand but à moi, c’est que les étudiants aiment le français (j’ai d’autres grands buts dans ma tête comme les aider à être des citoyens du monde, à l’esprit critique, changer l’école etc etc). S’ils aiment le français, qu’ils le voient comme langue d’une culture multiple et riche, ouverture sur un monde où l’esprit critique est une valeur forte, alors j’aurai gagné mon pari. 

Je ne pourrai pas évaluer cela et tout ne dépend pas de moi. 

Mais je peux tout faire pour mettre en œuvre ce but en le déclinant en objectifs, stratégie pédagogique, projets, rencontres, attitude personnelle etc.

6. Qui peut me soutenir au quotidien dans mon métier?

Les cercles d’intervision entre pairs sont utilisés dans beaucoup de profession. Ils sont une manière d’échanger à propos de « cas » ou d’émotions que nous avons traversées et qui nous dépassent un peu. L’opinion professionnelle, objective et bienveillante des autres est d’une grande aide au quotidien. 

 

Quand j’ai commencé à enseigner, nous avions ce groupe informel de collègues avec lesquels aller boire un verre le vendredi après les cours. Mais avec le temps et les enfants qui naissent, ce moment sympa ne s’est plus fait aussi souvent qu’avant. Et c’était un peu un moment « critiques » davantage qu’un échange de savoirs. 

Nous avons eu quelques séances animées par une tutrice (une enseignante volontaire, en fin de carrière) pour nous soutenir moi et mes jeunes collègues pendant les 1ers mois de notre vie professionnelle.

Pourquoi ne pas instaurer cette pratique de façon officielle et pour tous, au sein de l’école? Démontrons par la pratique que nous faisons partie d’un « écosystème » dont la dynamique reste saine quand les éléments interagissent et se renforcent l’un l’autre. La permaculture reste un modèle d’inspiration pour moi à ce niveau systémique.

Cela n’empêche pas la liberté pédagogique de chacun de s’exercer mais cela permet de se sentir soutenu au quotidien (à condition que chacun accepte de montrer au groupe sa vulnérabilité et que la confidentialité soit garantie). J’animerai de tels groupes en 2020.

Pour les nouveaux enseignants, un système de tutorat est extrêmement pertinent pour être rassuré sur sa pratique et pouvoir recevoir des conseils. L’enseignant-tuteur est, quant à lui, valorisé sur son expérience et sa capacité à transmettre. J’en garde un très bon souvenir.

L’enseignement est un métier qui s’apprend un peu sur les bancs des écoles de maîtres et beaucoup « sur le tas »: que cet apprentissage se fasse sur le mode du compagnonnage, c’est ce que je souhaite.

J’ai toujours cherché dans ma pratique de prof à m’entourer d’autres collègues et c’est quelque chose que je recommande à chacun.e.

En conclusion

J’ai la chance de bien connaître mes valeurs car c’est un exercice que je fais souvent dans mon métier de coach. Si tu ne les connais pas bien, réfléchis à ce qui est vraiment important pour toi. C’est un des premiers exercices que je propose dans le cours en ligne gratuit basé sur les principes de la permaculture.

Si tu connais tes valeurs mais que tu ne sais pas comment les décliner concrètement au quotidien, je travaille sur ces questions dans les accompagnements que je propose aux actrices de l’éducation qui cherchent leur juste place dans le monde de l’éducation – à l’école ou en sa périphérie.

Qu’en penses-tu ? T’es-tu déjà posé la question de tes valeurs personnelles et de leur congruence dans ta vie professionnelle? 

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2 réponses

  1. Moment de doute passager ou moment passager de doute. La critique est sans doute aisée, l’art étant plus difficile. Mon égo en aurait-il été touché ? Un peu sur le moment, futile qu’il puisse avoir été.

    « A quoi bon parler du harcèlement et de fake news au cours de français. Ce sont des choses que les enfants connaissent… Parlez plutôt de belles lettres, de beaux textes au lieu de parler de Soprano… S’ils n’apprennent pas cela à l’école, ils ne l’apprendront jamais (…) »

    J’ai eu envie de répondre que cet argument me semblait trop « fragile » faisant allusion et à Soprano et au harcèlement à l’école. Je n’ai pourtant rien dit. J’ai écouté au nom du principe de collaboration que je souhaite toujours avec les parents. J’aurais également pu répondre que captiver les élèves par une façon d’apprendre qu’ils aiment me paraissait une « belle » chose et que Soprano avait appris les métaphores et les oxymores en 5ème grâce à Mc Solaar et Francis Cabrel, que des élèves en Belgique apprenaient le français langue étrangère grâce à Jacques Brel mais je n’ai rien dit parce qu’il m’aurait sans doute été répondu qu’on ne pouvait comparer de qui n’était pas comparable. J’aurai voulu dire qu’il fallait vivre avec son temps, je n’ai rien dit non plus.

    Si j’avais eu le pouvoir d’Hiro Nakamura, j’aurai aimé changer les choses aussi mais je n’ai rien dit et donc rien changé parce que c’est encore un texte du poète Soprano, texte qui a fait l’objet de sujets de dissertation pourtant.

    Pourtant j’ai parlé de Manga, choses que les élèves connaissent déjà pourtant et sans doute mieux que moi mais là, ils n’ont rien dit parce que « c’est dans le livre Monsieur l’enseignant » !

    Divers lycées en France étudient certains textes de Soprano, l’invitent à des rencontres et je n’ai toujours rien dit.

    Que vont-ils encore me dire quand nous allons recevoir Micromega, slammeur de Kinshasa, pour nous parler poésie, slam, mots valises,…

    « Il faut tirer les enfants vers le haut (…)»

    Cette parole m’a aussitôt rassuré parce que combattre l’ignorance, les préjugés, l’absence de réflexion et de liberté en faisant découvrir aux enfants des passions, des envies, des moyens de se construire de belles vies, d’autres horizons est une des priorités dont j’ai fait mon chemin. C’est ce que permet la lecture, la musique, l’art, toute forme de création. En un mot, ce qu’on appelle culture.

    La suite, qui fut moins drôle, « (…) les bons élèves ne doivent pas subir la faiblesse des autres (…) » m’a aussitôt refroidi mais, une nouvelle fois, je n’ai rien dit.

    Certains sont premiers de classe parce qu’ils ont simplement de meilleures notes, parce qu’ils travaillent mieux, sont un peu plus intelligents ou tiennent de leur famille un » capital culturel scolairement rentable « . En quoi subiraient-ils d’office la « faiblesse » des autres telles que dénoncées alors que je base mes cours sur le travail collaboratif, l’esprit d’équipe et de solidarité ?

    Ce qui devrait inquiéter en revanche, c’est qu’un adulte – maître ou parent – puisse, aujourd’hui encore, accorder quelque importance au classement en tant que garantie d’un niveau intellectuel, qu’on ose croire plus significatif d’être le premier de sa classe que le plus instruit des passagers de l’autobus.

    Le « (…) mais il nous semble parfois que vous visez trop haut, ce ne sont encore que des enfants… » qui a suivi m’a tout aussi chamboulé parce que j’ai eu l’impression que tout et son contraire m’avait été envoyé en pleine figure. Dois-je dès lors laisser tomber l’apprentissage de l’autonomie, de la prise de notes ? Dois-je empêcher l’enfant de réfléchir par lui-même et j’en passe. Je n’ai rien dit encore une fois.

    Grandir, c’est s’exposer à d’éventuels échecs, mais aussi, parfois, se poser en rival de ses géniteurs. Pour ne pas avoir à « tuer le père », certains restent d’éternels étudiants et vivent des parcours douloureux, pétris de désirs contradictoires. Souvent immatures, ils cherchent à se faire aimer en accumulant les bons résultats. Et il faut parfois attendre un événement grave pour déceler la souffrance derrière la performance. Ce n’est, bien entendu, pas toujours le cas mais je n’ai rien dit.

    « Le français, c’est notre fleuron, il se doit d’être hissé haut dans cet établissement qui a quand même un certain standing (…) »

    J’ai cru à un moment donné que ma nationalité de belge était remise en cause au sein d’un établissement français… Le standing, dieu que ce mot est laid ! Je n’ai rien dit !

    « Nous sommes déçus (…) peu de choses dans son cahier mais nous n’avons aucune crainte pour notre enfant mais nous parlons en général… Nous nous le permettons parce que nous sommes des parents qui suivons nos enfants (…) En math, ils sont à leur deuxième cahier et ont des devoirs tous les jours… »

    J’ai eu beaucoup de mal aussi avec ces propos ; la déception portant sur le contenu du cahier, la comparaison avec le contenu du cahier de math… Dois-je donc faire fi de la lecture, de l’expression orale, de la compréhension à l’audition, des débats, bref d’une grande partie du programme ? J’ai expliqué le contenu du programme tout en le laissant à leur disposition mais sur la teneur de leurs autres remarques, je n’ai rien dit.

    Le « nous sommes des parents qui suivons (…) » fut aussi un point sur lequel je n’ai rien dit parce qu’il sous-entendait bon nombre de …sous-entendus et que je n’ai pas attendu d’être dans la dernière ligne droite d’une année scolaire pour signaler aux parents que j’étais à leur disposition. Mais, à leur décharge, je reconnais l’intérêt qu’il porte au bien-être de leur enfant et je l’approuve. Ce n’est pas pour autant que les parents qui ne viennent pas me voir s’en désintéressent !

    D’autres remarques ont émaillé cette rencontre. Je n’ai rien dit, je n’ai d’ailleurs rien écrit.

    Je n’ai rien dit, non pas que j’en étais au point de Martin Niemöller * mais parce que, devant un tel plaidoyer parental, je me suis vu quelque peu dépourvu…

    *Quand ils sont venus chercher les communistes,
    je n’ai rien dit,
    je n’étais pas communiste.

    Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
    je n’ai rien dit,
    je n’étais pas syndicaliste.

    Quand ils sont venus chercher les juifs,
    je n’ai rien dit,
    je n’étais pas juif.

    Quand ils sont venus chercher les catholiques,
    je n’ai rien dit,
    je n’étais pas catholique.

    Puis ils sont venus me chercher,

    Et il ne restait plus personne pour dire quelque chose

    Martin Niemöller, (camp de concentration de Dachau, 1942)

    Sont-ce de belles lettres (elles sont pourtant étudiées) ? Aurais-je commis l’erreur de ne rien dire ? Se taire, c’est laisser faire, c’est cautionner, c’est être complice, c’est encore parler, c’est accepter, c’est servir, c’est pareil dans toutes les langues, c’est mentir, c’est consentir… Un peu de tout en quelque sorte…

    Le français est une langue vivante, c’est la raison de son évolution. S’il ne faut oublier les grands auteurs des siècles passés, il n’en est pas moins utile d’étudier, d’apprendre à connaître nos contemporains, celles et ceux appelés à devenir aussi, des auteurs du …passé.

    Qu’est-ce qui fait un bon professeur ? Après plus de 30 ans dans le domaine, je n’ai toujours pas trouvé la réponse. Mais je n’ai rien dit…

    1. Cher Fabrice, je lis beaucoup de questionnements dans votre témoignage et, si je peux apporter un élément de réponse à votre question de ce qui fait un bon professeur, il me semble que la capacité à se questionner en fait partie.Je crois que nous devons entendre les parents et les élèves afin de remettre en question nos pratiques. Mais si vos pratiques sont totalement alignées avec vos valeurs, ce qui semble être le cas, et qu’en plus elles sont celles que prône -officiellement- l’éducation nationale, vous pouvez en être fier et décider, ou pas, de les expliquer ou de les justifier. Ce n’est pas une obligation mais cela peut créer un lien avec les parents et les élèves- à défaut de compréhension mutuelle (mais peut-on toujours se comprendre?). La beauté des professeurs tient aussi dans la diversité de leurs parcours, pratiques et personnalités. La beauté de l’Ecole et ce qui en fait sa richesse provient aussi de là. Bonne continuation!

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