[EXTRAIT DU LIVRE « Prof et femme : pour une permaculture de soi » A PARAITRE EN SEPTEMBRE 2021]
As-tu déjà entendu parler de la théorie polyvagale? Stephen W. Porges l’a formalisée et ma coach et formatrice Joey Walters m’a transmis cette explication importante sur notre corps et sa façon de fonctionner face au danger.
Nous ne faisons qu’un avec notre corps et se préoccuper de la bonne santé de celui-ci, c’est prendre soin de soi. Il ne s’agit pas ici de le voir comme une machine transportant notre cerveau, dont il faut assurer la bonne maintenance pour qu’il fonctionne. Ca, c’est le système capitaliste qui nous l’a fait croire depuis que Descartes a mis son grain de sel et nous a fait passer pour des machines pensantes. Il s’agit plutôt de sentir combien notre corps, c’est nous-mêmes, et qu’à travers le soin porté à lui, c’est de notre âme que nous prenons soin.

Nous sommes câblés pour être en état d’alerte constant: notre cerveau vérifie à tout moment si la situation est sécurisante ou pas. Si nous sommes « safe » ou pas.
En cas de stress (donc une situation ponctuelle de danger), la réaction « classique » qui est celle dite du « fight or fly » provient de notre système nerveux sympathique: on combat la cause du stress si l’on peut ou on s’enfuit, si on est une gazelle devant le lion! C’est une réaction très saine et instinctive. Le système nerveux sympathique libère dans ce cas une forte dose d’adrénaline pour activer notre cœur, nos poumons, ralentir la digestion, libérer des globules rouges. Et aussi une dose de cortisol qui va permettre de recréer le stock d’adrénaline.
Malheureusement, la plupart des stress de la vie quotidienne ne sont pas de ce type: le lion n’est pas toujours visible et parfois il y en a plusieurs. Et parfois il ne s’agit pas de lion, mais d’un orage, d’un tremblement de terre…une situation « naturelle », sans coupable. Il arrive aussi que, plutôt que de combattre le lion ou de nous enfuir, le désespoir et le besoin d’agir nous pousse à lutter contre les autres gazelles comme l’a montré l’expérience du professeur Laborit[1] dans son expérience avec les rats. Un rat qu’on enferme dans une boîte au sol électrifié par intermittence, va petit à petit s’inhiber et comprendre qu’il ne peut rien faire contre cette situation. Son système immunitaire va s’affaiblir. Il aura de l’hypertension, des ulcères, va petit à petit maigrir, arrêter de dormir puis mourir.
Un rat qui sera enfermé dans la même boîte mais qui pourra sortir pour échapper à ces chocs électriques se portera tout à fait bien. Il s’est adapté en s’enfuyant.
Deux rats dans la boîte au sol électrifié, sans porte de sortie, vont se battre. Ils subiront ces mêmes chocs électriques mais leur comportement d’attaque leur permettra de garder un système immunitaire intact.
Quand le stress est répété, on est en perpétuel état d’alerte ce qui épuise le corps. Le corps trinque: usure du coeur, des vaisseaux, baisse de l’immunité, impossibilité pour le corps de revenir à l’équilibre à cause du cortisol libéré en continu… L’hippocampe est sur-stimulé et ses neurones se détruisent peu à peu[2]. On est dans une « boucle de rétroaction négative » qu’on confond souvent avec un sentiment d’être « en mode warrior », « à fond! ». La conséquence à plus ou moins long terme quand le stimulus négatif est dans le monde du travail est le burn-out, le syndrome d’épuisement professionnel.
Quand il semble qu’il n’y ait aucun moyen d’échapper au stress, le réflexe principal dans ce cas est de « faire le mort ». On se met en position statique, en passant ainsi dans le système nerveux parasympathique. Dans les cas les plus graves, cet état se transforme en dépression.
[1] Raconté par Monestier Jean, « Aux racines de tous les stress », Mouvements, 2009/2 (n° 58), p. 136-144. DOI : 10.3917/mouv.058.0136. URL : https://www.cairn.info/revue-mouvements-2009-2-page-136.htmdans
[2] Le stress dans tous ses états Marie-Pierre Moisan and Michel Le Moal Med Sci (Paris), 28 6-7 (2012) 612-617 DOI: https://doi.org/10.1051/medsci/2012286014

Pour ta santé physiologique et mentale, il te faut sortir de ces 2 types de réponses instinctives au manque de sécurité et au danger. La réponse se trouve dans ton système nerveux parasympathique, là où le nerf vagal qui traverse ton abdomen peut transformer ton besoin de sécurité en recherche de connexion et de lien. La régulation de notre système nerveux est en effet câblée pour fonctionner en co-régulation: nous avons besoin des autres, du lien d’interdépendance, pour nous sentir « safe ». C’est ainsi que nous nous sommes construits, nourrissons, en modélisant nos figures d’attachement, en observant les émotions des autres devant un stimulus. Est-ce que maman a peur ou pas ? Si elle n’a pas peur, je n’ai pas besoin d’avoir peur non plus[1]. C’est aussi la manière dont la permaculture fonctionne : elle considère que l’écosystème tout entier participe à sa régulation. Et si un élément apporte une part positive au système, tout le système en bénéficie. En permaculture de soi, je parle de joie et de résilience pour ce système régulé. Si ce thème te parle, tu trouveras en fin d’article un lien vers le cours en ligne gratuit de 12 jours « Diminuer son stress grâce aux principes de la permaculture »!
Il existe plusieurs manières d’activer cette réponse positive de ton système nerveux. La sciences étudie la stimulation électrique de ce nerf pour rendre de la conscience à des patients en état végétatif et « réparer » les zones du cerveau abîmées[2]. Les ostéopathes connaissent depuis longtemps l’importance de « défroisser » ce nerf sur son chemin qui part de la base de la tête et traverse le corps pour relier le cœur, les poumons, l’estomac, les intestins, les organes génitaux. Tu peux toi aussi assurer la santé de ce nerf si important pour ton corps et ton bien-être en général. La nuque, le cou, la base des clavicules sont des lieux de passage de ce nerf que tu peux masser ou tapoter. Personnellement, quand je le tapote avec la technique de l’EFT, je baille tout de suite : c’est le signe que mon corps se met en position de détente. La régulation cardiaque à travers la respiration consciente, la cohérence cardiaque, la pleine conscience, l’hypnose et la visualisation intuitive que j’utilise avec les personnes que j’accompagne sont aussi des moyens de stimuler ton système nerveux parasympathique grâce au nerf vague. Faire vibrer ses cordes vocales avec le son OM peut aussi le stimuler. Chercher la connexion avec la nature et le sacré sont aussi des pratiques qui peuvent t’aider. Trouve la technique qui te parle le plus.
Celle qui fonctionne à tous les coups, surtout quand tu es à un point physiologique et psychique de dérégulation totale – de burn-out peut-être- c’est le fait de passer à l’action ensemble. La co-régulation te permettra d’aller plus loin et de façon plus pérenne dans cet état de sérénité si bienfaisant pour ton âme. Un état de conscience apaisé, propice à l’écoute de l’intuition et non de toutes les petites voix en toi qui te poussent à faire plaisir, te montrer forte, parfaite, faire des efforts ou à te dépêcher.
Depuis 2014, j’accompagne les femmes qui veulent incarner totalement ce qui les anime à développer cette capacité de prendre d’elles-mêmes. Il s’agit d’un accompagnement holistique, yin et yang, qui allie coaching énergétique, intuitif, spirituel ainsi qu’une formation sur des sujets tels que la CNV, le système nerveux, l’écoféminisme etc.
N’hésite pas à faire une demande de séance-découverte gratuite pour partager avec moi en toute confidentialité les circonstances qui te sont propres. Nous verrons ensemble les étapes qui sont sur ton chemin et comment le programme Permafemme pourrait te soutenir sur ce chemin.
Tu trouveras le lien pour le cours en ligne gratuit de 12 jours ci-dessous.
Dans la section Podcast, je t’invite à écouter le témoignage de femmes qui incarnent totalement ce qui les anime -tu verras que pour nombre d’entre elles, le burn-out a été un élément déclencheur de quelque chose de positif.
Et enfin dans la section écorituels et celle concernant les cercles de parole, tu trouveras des informations sur ces deux types d’accompagnement que je propose également.
A bientôt!
Amandine
[1] Braungart-Rieker,1. M., Hill-Soderlund, A. L., & Karrass, 1. (2010). Fear and anger reaetivity trajectories from 4 to 16 months: The roles of temperament, regulation, and maternai sensitivity. Developmental Psychology, 46,791-804.
[2] https://www.cell.com/current-biology/fulltext/S0960-9822(17)30964-8